Quand Huguette eu son brevet d’enseignement, elle me donnait sa paye d’enseignante , elle la signait et me la remettait bien sûr que ça aidait mais fallait pas faire de folies Paule et Renée ont aussi aidé quand elles ont commencé à travailler elles ne pouvaient fournir en argent parce que leurs salaires suffisaient juste pour payer leur chambre et manger, mais à l’approche des fêtes elles travaillaient dans les magasins pour pouvoir offrir des cadeaux de Noël de même Marc et Alain aussi.
À un moment j’ai attrapé un mal de gorge et après s’est jeté dans mes os et mes articulations je n’étais plus capable de marcher ou de me mouvoir pendant trois mois c’était la deuxième fois que j’avais cela. Une fois quand j’étais au lac Pointu comme il y en avait quelques-uns uns qui étaient encore incontinents j’avais à laver des piqués. Ce n’était pas un cadeau à faire sécher, ça me prenait une sécheuse Huguette a commencé à en parler à mon frère Norbert et il est venu à la maison, il était vicaire à Causapscal. Je lui ai dit avec tes contacts pourrais-tu me trouver une sécheuse pas trop chère c’est alors qu’il est arrivé avec le marchand et la fameuse sécheuse, il me l’a donnée mais il y avait un problème nous avions seulement le courant 110 volt pour une sécheuses ça prenait le 220 c’était onéreux alors j’ai écrit à Marc et Alain qui étaient à Labrador City. Ils ont envoyé l’argent nécessaire, il faut dire que j’ai de bons enfants une mère dit toujours que ses enfants sont beaux, en plus les miens sont les meilleurs, ils ont un cœur très grand. Je le constate de plus en plus avec les années.
Après le départ de Conrad de la maison, Constance et Simon disaient : «On est ti-ben, pas de télévision qui joue fort, pas de chicane». Si je n’avais eu le soutien moral et pécunier de Jojo et Viateur j’aurais eu bien de la misère à m’en sortir quand ils ont bâti le bloc sur la rue Pierre D’Anjou ils m’ont gardé un logement trois mois. Je suis restée avec Conrad qui faisait du chantage, il me parlait de suicide. Je dormais avec la peur et je faisais des cauchemars, c’était terrible. Constance, lorsqu’elle s’est mariée avec Martin Fournier, elle n’a pas voulu que son père soit son témoin et elle a dû lui retourner son cadeau de noce. C’est moi qui fus son témoin, fait rare, une femme témoin dans un mariage. J’étais alors divorcée de Conrad. Conrad est quand même venu à la réception que je donnais le lendemain du mariage et il lui a redonné son cadeau…
J’étais en visite à Sept-Iles et un dimanche Alain et Laurie m’ont amenée à leur terrain de camping situé à Clark City au bord de la mer. Nous nous baignons, après un beau bout de temps Laurie dit : « Je retourne à la tente» et Alain s’apprêtait à la suivre. J’étais toujours à l’eau je me suis aperçue que je ne touchais plus au fond et que je m’éloignais du rivage. J’essayais mais comme la mer était en baissant je ne réussissais pas à me ramener. J’ai crié à Alain je n’étais pas paniquée mais Alain a eu peur, il n’a pas eu de difficulté tout s’est bien passé. Rendue à la tente, nous nous sommes endormis tous les trois quand Lisette est arrivée. Elle était surprise de nous voir endormis nous lui avons raconté la situation.
Ça faisait quelque temps qu’il était hospitalisé. Je m’étais rendue quelques fois pour le veiller, il lui fallait une surveillance constante, il avait un tuyau dans le nez et quand il n’avait pas de surveillance, il l’arrachait. Pendant que j’étais là et plusieurs fois avant, il cherchait toujours quelque chose, mais personne ne pouvait comprendre ce qu’il voulait, même son filleul et neveu le curé Benoît Roussel. Papa essayait de fouiller dans ses poches. J’ai compris qu’il voulait son chapelet. Je lui ai mis dans les mains, il a souri et était content. Quand il est décédé, le 3 novembre 1983, j’étais à St-Anaclet. Je me suis fait descendre à l’hôpital ça faisait environ une demi-heure que c’était fini et toute la famille était là. Le plus dur ce fut que Conrad n’a pas daigné se montrer à son enterrement. Ça m’a fait beaucoup de peine même si nous étions divorcés, lui qui avait été plus que bon pour lui.
Lors d’un voyage à Port-Cartier chez ma fille Renée, un beau dimanche après-midi Renée, Lisette, Manuelle, Philippe et moi nous allons aux bleuets et quand ce fut le temps de regagner la voiture, personne était d’accord lequel côté prendre. Lisette marchait vite elle nous avait dit de rester ensembles. Manuelle était accrochée à elle souvent elle ne portait pas à terre moi comme je me disais qu’elle n’avait pas le bon chemin je bifurque alors eux rendus à la voiture ils se sont époumonés mais dans les arbustes je ne comprenais rien ils ont attendu un bon moment. Là, j’ai pu atteindre le chemin beaucoup plus loin j’avais eu de la misère à traverser de grandes fardoches de ce fait comme nous tardions Sylvain, le mari de Renée, commençait à s’inquiéter à la maison.
J’étais à St-Anaclet il y avait une fille Jeanne d’Arc Paquette que je côtoyais, une parente de loin (son père était cousin avec ma mère), un jour elle me demande si j’aimerais faire un voyage environ quinze jours en Gaspésie avec un monsieur qui avait un campeur motorisé et qui était bien de sa personne. Je me rends le voir je lui dis que je ne suis pas bonne cuisinière mais il me dit qu’il se débrouille bien que j’aurais qu’à l’accompagner et tenir la conversation lui demandait soit un homme ou une femme. Je me risque à embarquer. Mais avant de partir je me procure assez d’argent s’il est trop entreprenant je prendrai l’autobus pour revenir. Mais ça c’est bien passé. J’ai fait un très beau voyage. J’étais déjà allé à Gaspé aller-retour mais prendre quinze jours ça été magnifique. On arrêtait à toutes les églises, on assistait à la messe presque tous les jours. Le monsieur était très religieux. Le chapelet le soir et la prière le matin avant de continuer notre chemin. Des gens de St-Anaclet me disaient à mon retour que ça ne se pouvait pas que j’avais pas couché avec lui. Nous couchions chacun notre lit. Ce fut un beau voyage.
Mon comportement envers mes enfants n’a pas toujours été de tout repos je le confesse et je leur demande pardon. Si c’était à recommencer hélas il est trop tard. Il n’y a pas de cours comment élever des enfants, à commencer par Huguette, j’ai été méchante avec elle, je la traitais très mal. Marc-André quand il était en convalescence à la maison après s’être estropié. Comme la cuisine n’était pas grande, avant et après le souper tous se rassemblaient devant la télévision, les petits assis par terre, des fois ils se chamaillaient et Marc les bardassait et sacrait. J’ai alors dit à son père quand il sacrait après ses frères donne lui donc une bonne claque parce qu’il était à ses côtés, il me répondait qu’il avait peur de lui. À la fois suivante j’étais à laver la vaisselle et ça continué, c’est alors qu’avec la lavette je lui en ai donné un bon coup. J’ai cassé la lavette. Je n’aurais pas dû mais ça eu un bon côté il n’a plus sacré après ses frères. Je lui ai dit qu’il avait été petit lui aussi et qu’il n’était pas de tout repos, ça l’a calmé quand aussi il arrivait avec ses blondes. Même des fois il en avait deux qu’il fallait servir c’est la aussi que je l’ai sommé d’aller chez les parents de ses blondes, il est parti mais il est revenu après cinq jours, il s’est très bien comporté. C’est alors que Conrad me disait souvent qu’il me casserait aussi des lavettes sur la tête parce qu’il me disait que j’étais folle qu’il me ferait refermer. J’étais toujours sur une peur parce que j’avais eu les confidences d’une cousine que son mari avait fait enfermée sans aucune raison c’était facile dans le temps de faire enfermer chez les fous une personne. Ça m’a inquiétée longtemps, je ne pensais pas à moi mais à tous les enfants qui seraient restés derrière moi. Maintenant Alain que je lui disait quand il était mal commode que je l’enverrait à Guelfe, maison de redressement pour les délinquants, l’institut était pas très recommandable je disait même que j’avais fait son inscription, que j’attendais la réponse quand j’y pense, pauvre petit gars, il a dû souffrir.
Ensuite Lisette que je disais qu’elle était la fille à » Bilain « , quel cauchemar elle a eu, elle l’a aussi cru longtemps. C’était mauvais de ma part, elle était une fille brillante et super active. Puis ce fut Louis après qu’il fut revenu de l’armée il a voulu rester à la maison et je n’ai pas voulu. J’avais déjà une grosse charge sur les épaules. Je l’aimais beaucoup, ce fut très dur de lui dire de s’en aller, il me dit de temps à autre, je suis sûre que ce ne n’est pas méchant, quand je lui dis que je l’aime : « Ça ne vous a pas empêché de me mettre à la porte ». Même si ce n’est pas méchant ça fait une plaie qui saigne tout le temps. Et Norbert quand il est aller rester chez Jean-Marie Plante, il était le souffre douleur de Laurence. Je le croyais heureux ce fut une période douloureuse pour lui que je n’ai pu détecter et Constance, les garçons la taquinaient, elle criait. J’ai dû lui donner des coups avec ce que j’avais sous la main comme elle dit que je me suis servi plus souvent qu’à mon tour. C’est un temps que je regrette si c’était à recommencer je serais plus douce mais hélas c’est trop tard, j’espère que l on me pardonnera de tous mes manquements parce que croyez-moi je vais ai tous aimés et vous tous du même père, ça je vous le jure.
Voici l’histoire du rouleau à pâte. La grand-mère à Conrad (elle s’appelait Marguerite) dans sa jeunesse, elle aimait une jeunesse rencontrée lors d’un voyage, mais quand elle fut prête à se marier, ses parents lui ont imposé un homme à leurs goûts, Joseph Desrosiers. Elle s’est donc mariée mais de temps en temps le fameux prétendant se présentait à la maison. La grand-mère ne portait plus à terre, elle le recevait avec joie même qu’elle lui faisait des tartes aux petites fraises des champs qu’elle avait cueillies elle-même. Elle roulait ses tartes avec une bouteille, alors comme le fameux cavalier était habile de ses mains, le lendemain il est revenu avec un rouleau à pâte qu’il avait fait pendant la nuit, pensez donc, dans le temps il n’avait pas de moteur pour le tour en bois, fallait pédaler pour faire fonctionner ce fameux tour. Le morceau de bois était en bois franc, il a dû pédaler une bonne partie de la nuit et le lendemain il fit ce beau cadeau à la grand-mère.
Mais l’histoire ne finit pas là, quand j’ai aménagée avec André-Albert, il avait son rouleau à pâte, alors j’ai donné le mien qui venait de la grand-mère Des Rosiers à Mélie De Champlain, ma petite fille qui a malheureusement laissé le rouleau sur le poêle qui a été pas mal brûlé. Alors Jocelyne, sa mère, l’a récupéré et l’a montré à son ouvrier. Comme il aimait beaucoup Jocelyne, lui aussi a passé une nuit pour réparer le dégât. Donc, l’histoire s’est répétée à la quatrième génération.
J’ai fait plusieurs voyages comme aller à Danville, puis à Sept-Iles étant donné que j’avais plusieurs des miens là-bas et à Port-Cartier ce fut agréable. Je leur rendais de petits services lors de la naissance de Manuelle, de Philippe. Aussi à St-Nicolas à la naissance de Guillaume. Mais plus souvent pour me promener. Un beau voyage au Mexique avec Viateur et Jojo, ils ont été formidables de m’amener parce que seule je n’y serais pas allée. Par la suite je suis allée à Toronto, c’était un voyage organisé, j’ai vu les Mille-Iles, Ottawa, ça été agréable mais fatiguant. Dans le temps j’avais bien de la misère à marcher à cause de mon cœur malade. Je ne pouvais suivre les autres passagers quand ils faisaient des randonnées ou visites. Les enfants m’ont organisé une fête à la fin juin 1993 d’abord à l’occasion de mes soixante-dix ans et aussi pour fêter mon second mariage avec André-Albert (Ti-Pit) Lévesque. Pour l’occasion nous avons eu en cadeau un séjour à l’Hôtel Tadoussac et une croisière aux baleines. Nous avons eu la suite que le premier ministre Mulroney a déjà occupée.
Par après Yves nous a amenés au Saguenay, croisière sur la rivière Saguenay et voir la grande pièce de théâtre « La Fabuleuse ». C’était merveilleux c’est le cas de le dire. J’ai fait aussi quelques voyages à partir de Québec avec Mme Gaumond, la mère de Raynald, voyages organisés pour l’âge d’or. J’ai visité les Iles de Sorel à partir de Trois-Rivières, visité le Saguenay, le lac St-Jean, le zoo de St-Félicien pour revenir sur le Saguenay une autre croisière. À l’été 1996 au Mont-Albert j’ai même fait une randonnée dans les sentiers.
J’étais à Québec chez Norbert mon fils, il vient me réveiller pour m’apprendre le décès de mon frère. Je suis descendue immédiatement en autobus le midi. Vous pensez bien que ma peine était grande il était un an plus jeune que moi. La révolte en moi fut grande à cause de Conrad qui n’a pas daigné se rendre à la sépulture lui qui avait tant fait pour lui. Quand on avait été menacé de nous couper l’électricité c’est à lui que j’ai eu recours quand il l’a monté à Montréal au début de sa maladie il me disait qu’il était obligé de le faire. Quand nous avons tous les deux fait arracher nos dents c’est encore mon frère Norbert qui a payé pour nos quatre prothèses même au village nous ne réussissions pas à rejoindre les deux bouts c’est encore Norbert qui nous fournissait de l’argent pour nous dépanner. Conrad avait tout oublié c’est dur un tel comportement.
Après le départ de Conrad en décembre 75 j’ai demeuré avec Constance et Simon à la maison du village pendant cinq ans, Norbert au sortir de l’armée est venu rester une année avec nous il travaillait à Rimouski. Constance est partie pour le CEGEP de Matane après un an et au bout de cinq ans c’est Simon qui est parti. J’ai alors déménagé dans le grenier de la maison à Robert Parent de septembre 79 au 1er juillet 80. J’y suis restée huit mois. J’ai fait dans le temps la navette de St-Gabriel à Sept-Iles une couple de fois chez Lisette pour après obtenir un logement à prix modique à St-Anaclet le 1er juillet 1980. En avril 1992 j’ai déménagé mes pénates, je suis allée rejoindre André-Albert Lévesque à Rimouski. Après la mort d’André-Albert en 1996, j’ai pris un logement plus petit dans le même immeuble et je ne veux plus déménager. Je compte y finir mes jours mais on ne sait jamais sauf si je suis obligée d’aller en pension dans une maison pour personnes âgées parce que j’ai déjà soixante-dix-neuf ans. Mais pour le moment je suis bien sereine je vis des jours paisibles je suis encore capable d’avoir soin de moi. Je ne regrette rien. La misère que j’ai eue j’étais capable de la vivre et je suis contente de mon sort et de mon âge. J’ai eu de bons enfants qui me font honneur. Je ne cherche pas à changer le monde ni de régler leurs problèmes.
Bien que je le connaissais depuis mon plus jeune âge, après le décès de son épouse, je le rencontre au sortir de l’hôpital. Après quelques mots il me dit qu’il doit revenir pour des prises de sang le lendemain et moi de même. Je lui demande si je pouvais me rendre à St-Anaclet avec lui après mes prises de sang. Je prenais l’autobus pour me rendre à Rimouski et je devais passer la journée en ville, il y avait un transport que le soir. C’est alors que je suis descendue avec lui parce qu’il travaillait chez sa fille à Luceville. Par après je suis allée chez Philomène et avec Aline Drapeau je me suis rendue chez la fille à Ti-Pit Fournier. Ils étaient à construire leur grange, ils m’ont appris que Gaston le fils de Claire devait se marier au mois de juillet avec une fille de St-Gabriel.
À partir du 8 octobre 1989 André-Albert Lévesque m’a fréquentée presque deux ans avant le décès de Conrad, il avait un cancer de gorge, il avait fait de la radiothérapie en mai 89, il fut opéré en 1992 pour une laryngectomie. En avril après son opération il ne parlait plus, on lui avait enlevé ses cordes vocales. C’est alors que je suis venue rester avec lui, ça n’a pas été de tout repos, lui nettoyer sa storna trois fois par jour et la nuit deux à trois fois fallait le succionner avec une pompe spéciale que le CLSC m’avait prêtée parce qu’il étouffait. Au fait comme mon logement était à St-Anaclet et que je restais avec André-Albert, l’office municipale m’a dit que je devais payer mon logement, mais ils nous ont offert un logement à 2 chambres. Je devais quitté St-Anaclet, il a fallu que je me batte pour avoir du prélart, dans son état André-Albert ne pouvait plus rester où il y avait du tapis quand j’ai eu la certitude que j’aurais du prélart, les deux autres semaines je l’accompagnais à Québec. Nous avons déménagés à notre nouveau logement le 20 octobre 1992 pour nous marier le 20 mai 1993. Là encore je me demande comment j’ai pu faire. Par la suite en septembre il est monté pour apprendre à parler, je l’accompagnais, je demeurais chez Norbert les deux autres semaines. Il a été trois semaines et n’avait pas appris à parler, un mois après il est remonté à Québec pour trois autres semaines et là il a pu parler, il n’était pu arrêtable. C’était très encourageant pendant ce temps jusqu’à sa mort il était très actif, il allait travailler chez sa fille qui avait une grosse ferme il aimait travailler sur un tracteur il était heureux.
Il fut hospitalisé une autre fois en 1994 pour une pneumonie. Ça bien été jusqu’au 22 avril 1996, ensuite il est entré à l’hôpital il fut opéré pour une colostomie, il avait un autre cancer au rectum cette fois, pour rester trois semaines à l’hôpital puis il est sorti et j’en ai eu soin quinze jours. Il fut ré hospitalisé trois semaines, a fait une embolie pulmonaire, pour décéder le 21 mai 96. Il me manque énormément. Maintenant il me faudra vivre mon deuil et ma solitude bien que ma santé est chancelante, c’est pas trop pire. Je me dorlote et je ne fais pas grand chose, mon petit entretien, j’ai la chance d’avoir mon frère Irené. À sa retraite il est venu rester à Rimouski, il est très serviable. Mon frère Marc aussi quand je suis déménagée après le décès de Ti-Pit, il m’ont rendu plusieurs services. Je me trouve chanceuse de les avoir. Je les remercie beaucoup, je n’ai que des louanges à leur faire, c’est peu pour l’aide qu’ils me procurent. En plus de mes enfants Alain, Laurie, Louis, Lorenza, Simon et Odette, Renée-Aline qui ont peinturé et déménagé ça été une grosse affaire. Marc et Irénée m’ont été d’un grand secours aussi malgré tous les inconvénients que cela comportait. J’ai été heureuse avec André-Albert, il a été un mari exemplaire, doux et toujours empressé à me faire plaisir malgré ses handicaps.
Enfin je me suis remariée avec André-Albert Lévesque autrefois de St-Gabriel. Ça faisait au moins vingt ans qu’il demeurait à Rimouski. Nous nous sommes mariés à St-Gabriel le 20 mai 1993 dans la plus simple intimité. Comme témoin pour André-Albert son neveu et beau-frère Gérard Lévesque et moi ça été ma marraine Philomène Morissette Drapeau. Nous ne l’avons dit à personne des deux familles Lévesque et Des Rosiers. Nous ne voulions pas déranger ni occasionner de dépenses et on ne voulait pas de noce. J’ai été trois années heureuse avec cet homme malgré que nous avons fait un mariage blanc. Il a eu deux grosses maladies pour décéder le 21 mai 1996.
J’ai alors 76 ans je sens le poids des ans comme bien d’autres. Vais-je voir l’an 2000. L’année a débuté avec quelques voyages à Matane chez Jojo et aussi chez Constance. Vers le mois de mai je monte à Québec, Alain et Laurie viennent me chercher pour un séjour à Montréal chez Yves. Ensuite Yves c’est offert pour me descendre chez moi, on est passé par chez Louis, Huguette et enfin à Québec. Rendu à Rimouski le temps passe assez bien mais ma santé se détériore. Hospitalisée pour une fibrillation, conséquence du Wolf Parkinson White (ma maladie). Aussi une autre fois pour une crise d’angine. On a stabilisée mon cœur avant de me retourner chez moi. C’est alors que le 11 octobre je fais une chute dont le résultat a été une grosse bosse au front. Deux jours après je m’aperçois que j’avais les deux yeux gonflés de sang et très enflés, j’ai appelé le médecin s’il pouvait quelque chose pour moi, ce dernier me conseille de me rendre à l’urgence et me faire soigner. Je suis restée seize jours à l’hôpital de Rimouski pour monter ensuite à Québec pour l’ablation du Wolf qui aurait dû être fait cinq ans auparavant. Tous les examens avaient été faits ça n’a abouti à rien. On n’a pas pu faire l’ablation complète parce que j’étais trop vieille. Je reste avec des séquelles mais c’est moins douloureux. Ça n’a pas amélioré l’angine dont je souffre, je vis quand même. Maintenant je me sens bien je suis heureuse dans mon logement. Je sors de temps à autres prendre l’air. C’est un beau temps pour moi, aucune inquiétude pas de problème d’argent non plus pour le moment. Je fais une belle vieillesse.
Me voilà rendue à 80 ans, ma santé se détériore, je commence à avoir un peu de misère à faire mon petit quotidien me faire à manger et mon magasinage. Yves m’a proposé d’aller rester avec lui à Trois-Rivières. J’ai longuement hésité, à un autre moment c’est lui qui hésitait. Je suis alors été un mois en septembre 2002. Je suis revenue à mon appartement un mois et en novembre je suis retournée chez Yves. J’ai alors séjourné 6 mois. Le problème qui s’est posé est que je dois m’adapter à une ville nouvelle et laisser mes amis. Faut dire que j’en ai pas beaucoup. Je ne voisine que très peu. C’est vrai que je m’adapte bien où je suis, je ne suis pas sorteuse de mon ordinaire, les bingos, les cartes et autres jeux ne me disent pas grand chose, j’ai donc décidé d’aller un bout de temps aux Trois-Rivières avec Yves. Je demande quand même ma place dans un foyer et quand le temps sera venu, il me restera seulement qu’à passer à cette nouvelle étape. À Pâques, les enfants m’ont fêtée parce que j’allais avoir 80 ans un mois plus tard. Jean-Yves et Paule se sont donnés beaucoup de mal pour organiser cette fête. J’ai eu la surprise de ma vie, j’en remercie mes enfants. Maintenant je demeure l’été à Rimouski et j’en profite pour casser maison c’est une étape qui se passe bien sans trop de regret car je me sens prête
Mon Dieu est-ce déjà le soir de ma vie?, comme la vie a passé vite. Il est vrai que je n’ai pas fait de grandes choses extraordinaires, je suis une maman comme les autres qui essaie chaque jour de bien faire les petites choses. J’aime les enfants que tu m’as donnés. Souvent je me suis couchée tard afin de les endormir et souvent je me suis endormie sur le tricot commencé la veille. Je me suis faite médecin pour les guérir, je me suis dévouée pour qu’ils apprennent à donner, je me suis privée de robes neuves afin de mieux les vêtir, je cachais souvent ma douleur pour leur épargner une souffrance. J’ai refusé la gloire terrestre pour façonner en eux des cathédrales intérieures, j’ai accepté la souffrance pour leur enseigner la résignation. Mon Dieu je les aime et quand je partirai pour le grand voyage où personne n’achète son billet de retour, Seigneur, n’oublies pas de leur laisser ma nouvelle adresse.
Merci pour toutes les joies et les bénédictions dont tu m’as comblée.
Gertrude
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